Au seuil de l’été, la médiasphère ne cesse de notifier l’arrivée ou plutôt le gain de population des MRE. Connus souventes fois sous le vocable des “Zmagris”, ils viennent au Maroc majoritairement pendant la saison estivale pour maintes raisons et pas que pour se délecter des rayons du soleil bien galbés. 

Le M, le R, et le E, ou la tripartition de l’acronyme MRE

Marocains : Il s’agit de toutes les personnes qui ont la nationalité marocaine. Mais est-ce la nationalité qui lève l’ambiguïté sur l’origine ? Est-ce qu’avoir la nationalité suffit pour se déclarer marocain ? Est-ce qu’un jeune faisant partie de la 3e génération, né et élevé en France, qui n’est presque jamais venu au Maroc et n’en entend que des histoires est un “Marocain” ? Il est important de faire la différence entre l’origine et la nationalité. L’origine est le lien culturel et historique qui relie une personne au territoire qui n’est pas uniquement géographique. Alors que la nationalité est plus une question administrative. 

Résidents : c’est un élément principal mais non délimité. L’OIM définit la résidence comme « Lieu où une personne demeure en fait. L’on distingue habituellement la résidence du domicile, lieu où une personne est située en droit. ». En migration une personne est dite résidente quand elle dépasse 6 mois dans un pays qui n’est pas son pays d’origine.

A l’Etranger : Tout lieu se trouvant hors des frontières géographiques du pays d’origine (le Maroc).

Une évolution dans le temps

Ghizlane El Abid parle d’une évolution des modalités de désignation afin de souligner « l’appartenance à une même identité marocaine ». Ainsi, elle trace dans son article cette évolution de « travailleurs marocains à l’étranger » à « ressortissants marocains à l’étranger » (RME).  Elle indique aussi l’apparition de plusieurs autres appellations, notamment « marocains à l’étranger », « marocains résidents à l’étranger » (MRE).

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger CCME fait émerger une nouvelle appellation « communauté marocaine à l’étranger ». 
El Abid signale que sur son site, le Conseil parle de « binationaux » et les qualifient de « belgo-marocains » ou « franco-marocains ».

Fondé par la constitution ?

Dans la constitution, MRE est un terme qui désigne les personnes d’origine et de nationalité marocaines vivant dans d’autres pays. Ainsi, les articles 16, 17 et 18 de la constitution garantissent leurs droits et intérêt dans la limite des droits internationaux.

L’article 16 souligne que « Il (le Maroc) s’attache au maintien et au développement de leurs liens humains, notamment culturels, avec le Royaume, et à la préservation de leur identité nationale.
Il veille au renforcement de leur contribution au développement de leur Patrie, le Maroc, et au resserrement des liens d’amitié et de coopération avec les gouvernements et les sociétés des pays où ils résidents, ou dont ils sont aussi citoyens. »

Une question ardue

La question du vocable n’est pas aussi simple que nous pouvons le croire. En plus, elle est reliée à l’identité de ces personnes. L’ouvrage conjoint de la Fondation Hassan II et de l’OIM indique qu’auparavant, les Marocains, qui ont choisi de quitter leurs pays d’origine pour s’installer dans un autre, étaient qualifiés généralement que par « Marocains » ou « ressortissants marocains ».

Aujourd’hui de nouvelles appellations sourdent. Ces glissements dans le language actuel font foi d’une évolution des catégories socioprofessionnelles des émigrants marocains ainsi qu’une évolution au niveau de la perception de l’identité chez cette collectivité.

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