Le monde s’apprête à entériner,dans les jours à venir, « le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ». Un pacte qui a fait écho depuis l’adoption du texte en juillet à l’ONU. D’ailleurs, personne ne peut démentir les crispations qui s’entassent, pointant, ainsi, du doigt son approbation escomptée bientôt. Pourquoi ce texte a-t-il, donc, déclenché une polémique ? Que contient-il ? Et quels sont les pays qui le critiquent amèrement ?
Que contient ce pacte ?
- Ce texte, composé d’une quarantaine de pages et structuré en 23 objectifs, se fait fond sur les buts et les principes consacrés par la Charte des Nations Unies. Il s’appuie parallèlement sur plusieurs pactes et déclarations onusiennes. Il s’agit d’un texte non contraignant. Par conséquent, il n’a qu’une valeur morale et symbolique.
- Il réaffirme le droit souverain des États d’élaborer leurs propres politiques migratoires, et ce, dans le respect du droit international.
- Il comporte une forte dimension humaine : Il promotionne les commodités des migrants et des communautés dans les pays d’origine, de transit et de destination.
- Il exhorte tous les pays à adopter une approche de dialogue et d’échanges.
- Il conseille fortement à faire en sorte que les filières de migration régulière soient accessibles et plus souples.
- Il a, également, mentionné la nécessité d’aider les migrants vulnérables en leur offrant de l’aide.
Des mesures, parmi tant d’autres, qui présentent l’immigration comme étant un phénomène bénéfique, tant pour les pays de départ que les pays d’accueil. D’où vient tout cet acharnement sur l’adoption de ce pacte. En effet, la liste des forfaits s’allonge à demeure.
Quels sont les pays qui ont opposé un refus à ce pacte ?
Dès 2017, la nouvelle administration républicaine de Donald Trump avait laissé en plan les pourparlers. À l’été, la Hongrie s’était courtement calée sur l’oracle américain. Et au seuil du sommet de Marrakech, l’Australie, la République tchèque, la Pologne, l’Autriche, la Slovaquie, la Belgique (…) et même la Suisse ont gelé leurs décisions quant à l’adoption de ce pacte.
Pour la Tchéquie, le pacte ne fait pas la différence entre les migrations régulières et irrégulières. Ce que impliquerait, ipso facto, que l’acte migratoire devient un choix rationnel. Ce texte pourrait être ainsi mal interprété et pourrait en être abusé.
Quant à la Belgique, elle juge qu’il s’agit d’un texte très problématique sur le fond. Pareillement, les dirigeants australiens attestent que ce phrasé ne va pas permettre “d’améliorer la capacité du pays à contrôler ses frontières et gérer avec succès son programme migratoire“.
La lettre de retour onusienne
Louise Arbour, la représentante spéciale de l’ONU pour les migrations, a voulu faire le point sur ces critiques, tout en ponctuant la xénophobie et les politiques intérieures des contestataires. “Ce n’est pas un traité mais un cadre de travail” qui est proposé pour un “sujet mondial”,a-t-elle proféré.
“Le Pacte mondial n’imposera rien à personne, mais il propose des solutions“, avait témoigné le co-facilitateur mexicain, l’ambassadeur Juan José Gomez Camacho, lors des négociations de juillet dernier.
Le Maroc intercède pour l’adoption de ce texte
Le Maroc continue toujours deréitérer son avis positif. Mounia Boucetta, la secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, a récemment signalé que le royaume croit fermement que ce pacte « permettra de renforcer la coopération multilatérale qui réside dans le respect de la souveraineté des pays et la consolidation de l’action commune ». Elle a ajouté, également, que le Maroc ne ménagerait aucun effort pour présenter des idées innovantes et des approches pragmatiques, à travers des initiatives et des projets concrets afin de traiter avec révérence ce pacte.
Les avis restent, donc, mitigés, pour ce qui regarde l’adoption de ce pacte. L’ONU se mobilise davantage pour persuader plus de pays à le signer. Bref, affaire à suivre…
[…] migratoire du Maroc et qui émet une série de recommandations au seuil de l’adoption du Pacte de […]