
Depuis le prélude de la crise des réfugiés en 2015, les politiques d’externalisation des frontières de l’Union européenne font constamment objet d’un lynchage médiatique. La perversité de ces politiques migratoires est souvent pointée du doigt.
Un rapport qui révèle une situation alarmante

En mai dernier, un rapport intitulé “Expanding the fortress” a attiré l’attention sur les politiques d’externalisation. Les conclusions de cette étude ont été largement médiatisées.
En gros, le rapport met au grand jour que :
- La plupart des 35 pays jugés comme prioritaires par l’UE pour l’externalisation de ses frontières sont pilotés par des régimes tyranniques.
- Les dépenses de l’UE concernant la sécurité des frontières dans les pays tiers ont gonflé.
- Les décisions et l’instauration de l’externalisation des frontières au niveau de l’UE ont été caractérisées par une soudaineté d’exécution. Et ce, en dehors de n’importe quelle vérification démocratique exercée par le Parlement européen.
Qu’en est-il du Maroc ?
Au seuil des années 2000, l’UE a focalisé son attention sur le Maroc. Sa situation géographique lui a permis de devenir, à la fois, un pays de transit, d’immigration et d’émigration.
Sous l’influence de l’UE, le Maroc a restauré un régime de visas pour les ressortissants de ses pays voisins. Ainsi, il a instauré une politique restrictive et stricte concernant l’immigration, qui a été jusqu’alors inexistante de sa législation.
Cependant, il faut savoir que le degré de force des supervisions dans cette zone s’est alors progressivement, de la part de l’UE, s’est porté vers les points de passage à l’est. Par conséquent, à la fin des années 2000, c’est entre la Libye, l’Italie et l’UE que se sont produites les négociations au sujet d’un accord de réadmission.
L’UE finance les opérations de contrôles frontaliers
Néanmoins, aujourd’hui l’UE continue de financer davantage plusieurs projets qui visent à mieux contrôler les frontières du « Vieux continent ». Et ce n’est pas de l’argent gaspillé !
Selon un nouveau bilan de l’OIM, la route migratoire marocaine via la Méditerranée est devenue la trajectoire la plus active. L’Espagne est, ainsi, le premier pays européens dans l’accueil de migrants. En 2018, 42 000 migrants se sont rendus en Espagne dont plus de 38 000 par voie maritime, ce qui représente le double du nombre enregistré par la route migratoire libyenne qui conduit en Italie.
Décidément, de plus en plus de pays privilégient le recours à l’externalisation de leurs frontières. Ceci leur procure beaucoup d’avantages en termes de gestion des nouvelles entrées migratoires. Afin d’arriver à cette finalité, quelques pays procèdent à signer des accords avec les pays tiers. Cependant, cette ligne de conduite est assez désapprouvée par les membres de la société civile qui considèrent que ceci se contredit avec les droits humains fondamentaux et avec les objectifs de développement.
Premier article : Eléments-clés pour comprendre l’externalisation des frontières
Deuxième article : Que se cache derrière l’externalisation ?