Pourquoi l’UE favorise-t-elle le recours à des politiques d’externalisation ?

Depuis le prélude de la crise des réfugiés en 2015, les politiques d’externalisation des frontières de l’Union européenne font constamment objet d’un lynchage médiatique. La perversité de ces politiques migratoires est souvent pointée du doigt.

Dans cette série de 3 articles, nous allons aborder ce concept en l’examinant et en le retournant dans tous les sens.

La politique d’externalisation, c’est quoi ?

Avant de tirer au clair les répercussions de la politique d’externalisation sur les flux migratoires, nous allons parler du concept d’externalisation tout court.

Déjà, le verbe « Externaliser » est un emprunt à l’anglais moderne « to externalize », ‘confier à une entreprise extérieure’ ; du latin classique « externus », ‘de l’extérieur’.  

Pour ce qui est d’une entreprise, l’externalisation est l’action d’externaliser, c’est-à-dire de transférer à l’extérieur certaines de ses activités. 

Le processus d’externalisation consiste, donc, à se détacher d’une tâche effectuée en interne et d’avoir recours à une entreprise de services spécialisés. C’est le cas pour certaines activités estimées comme étant non stratégiques qui sont déléguées à des partenaires (sous-traitants) offrant de meilleures prestations, pour un moindre coût et avec une meilleure flexibilité.

S’agissant de la migration, une politique d’externalisation consiste à confier, à des pays tiers, une partie de la gestion des questions migratoires comme l’accueil, l’asile ou encore le contrôle aux frontières.

L’externalisation a des vues sur deux objectifs cruciaux : restreindre la mobilité des personnes migrantes vers l’UE et accroître leurs retours du territoire européen vers les pays tiers.

Pourquoi l’UE favorise-t-elle le recours à des politiques d’externalisation ?

D’abord, dans l’éventualité que des transgressions de droits fondamentaux (violences et refoulement) se produisent pendant des opérations de contrôles aux frontières, l’externalisation permet aux États membres de l’UE de se dispenser, entièrement, de leurs responsabilités.

Et puis, l’externalisation légitime aux États membres de l’UE de ne pas honorer leurs engagements vis-à-vis des migrants au mépris des multiples conventions et pactes contraignants qu’ils ont scellés.

Autre point culminant de l’externalisation, les accords de réadmission signés qui facilitent et augmentent les retours forcés à travers l’expulsion des personnes migrantes en situation irrégulière vers les pays tiers.

Finalement, l’approche “hot spots” permet de resserrer l’accueil des migrants en Europe en les filtrant, selon leur pays d’origine, dès leur entrée. Le sort de ces migrants est destiné, ainsi, par leur provenance. Si le migrant répond aux critères d’obtention d’une protection internationale, il est accepté sur le sol européen. Si ce n’est pas le cas, il se trouve expulsé vers son pays d’origine ou de transit.

Comment s’est effectuée la gestion des frontières extérieures européennes à partir de 2015 ?

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Que se cache derrière l’externalisation ?


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